Après Douala, le produit curatif du Covid-19, mis au point par Mgr Samuel Kléda, est depuis hier disponible à Yaoundé. En attendant qu’il le soit bientôt à Bafoussam et dans d’autres villes du Cameroun. Cela va mettre fin à cette ruée vers la capitale économique, la ville de résidence de l’archevêque métropolitain, où cette substance à base de plantes a été administrée à quelque 500 patients, avec autant de guérisons, selon le prélat.
Cette onde de guérisons, on l’espère, va balayer tout le pays et éloigner la chape mortuaire qui plane au-dessus des malades en détresse respiratoire. Avec, on l’espère, une étroite collaboration du système de santé.Le traitement et le suivi des malades testés positifs au Covid-19, se sont faits jusqu’alors dans trois formations sanitaires de l’archidiocèse de Douala.
L’on apprend que parmi les patients guéris, figurent des personnels de santé, médecins comme infirmiers dont un grand nombre s’infectent au contact des malades. C’est un combat héroïque que le personnel soignant mène au péril de leur propre vie. Même si, d’autres praticiens, bien portants ceux-là, appartenant à l’Ordre national des médecins ou au Comité scientifique, se montrent plutôt réservés et appellent à la prudence à propos de la solution Kléda.
C’est dire que les médecins n’appréhendent pas de la même manière la notion d’urgence, selon qu’on est soi-même infecté ou observateur, face à une épidémie contre laquelle l’humanité est désarmée. Car pour l’heure, aucun médicament chimique ni aucun vaccin n’existent pour guérir ou prévenir cette grippe mortelle.
Au Cameroun, si ce n’est un miracle, c’est du moins un renversement de situation qui s’opère. Le pêcheur d’hommes, l’apôtre du Christ soigne et guérit des médecins. Non en illuminé. Mais en chercheur qui étudie les plantes médicinale depuis trente ans. Et que la main du Seigneur guide, selon sa propre confession. Signe des temps.Il est heureux que le ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda, ait réagi promptement à l’appel du prélat thérapeute, en envoyant une équipe de collaborateurs à sa rencontre.
La voie est ainsi ouverte pour une prometteuse collaboration. La vipère prise dans un piège d’enfant revient à la communauté des adultes. L’administration de la santé entre dans son rôle pour encadrer et marquer du sceau de l’orthodoxie scientifique la découverte, de manière à la soustraire aux critiques d’ordre méthodologique et éthique. Mais le temps presse. Le coronavirus n’attend pas. Il revient aux experts du ministère de se hâter prendre les choses en main, de veiller aux procédures, et remplir le cahier de charges de l’Organisation mondiale de la Santé, en la matière.
Dans le contexte d’une grande désolation où le Covid-19, comme la peste de la fable, frappe sans discernement, partout sur la planète, faisant un pied-de-nez à la science, on serait attendu à ce que la moindre lueur, d’où qu’elle vienne, soit accueillie avec espoir et intérêt. Nenni. Madagascar qui, le premier, a annoncé un traitement à base d’artémisia, le « covids-organics » est en butte aux préjugés. Avec un accueil plutôt tempéré en Afrique, glacial au-delà.
Du moment où il peut sauver des vies chez lui et dans les pays d’Afrique qui lui ont déjà fait confiance, le temps lui donnera peut-être raison… Mgr Samuel Kléda y est allé de façon méthodique. De la prudence scientifique, au moment où il affirmait que son produit soigne les symptômes à l’affirmation, sous le témoignage des faits, que sa potion est efficace à guérir le coronavirus. Il est à espérer que c’est la même prudence méthodologique qu’observent les autorités.
Le Cameroun n’est pas à sa première expérience dans le genre. Le Dr Denis Ekotto Mengatta, de regrettée mémoire avait mis au point, partir de plantes, l’Hepasor, un médicament dont l’efficacité fut scientifiquement prouvée à guérir toutes les souches d’hépatites connues. Breveté par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi), homologué par le ministère de la Santé publique, ce produit n’a pas connu, à l’international, l’essor mérité. Le barrage des lobbies des firmes pharmaceutiques constitue un obstacle avec lequel il faut toujours compter.
Par Monda BAKOA. Chronique parue dans Le Jour, édition du 14 mai 2020.
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